Trouver son exutoire

 Il ya autant de problèmes que de solutions. Parfois adéquates. Parfois pas du tout. Parfois inexistantes. Il y a autant d’exutoires que de ressentis. Le premier cheminement pour ne pas se laisser ronger à petit feu c’est parfois de trouver le moyen d’exprimer ou comprendre ce qui nous ronge. Je ne suis pas thérapeute mais tout jeune déjà en l’ignorant, j’avais trouvé mon exutoire, à travers l’écriture.

Au collège inscrite en Art Dramatique, nous devions écrire avec des vers et des rimes. Un de mes poèmes avait d’ailleurs été sélectionné pour le spectacle de fin d’année. Ce style d’écriture que je revisite de temps en temps, me sauvera d’ailleurs, alors que je venais de me faire confisquer mon journal intime. En pleine puberté, j’avais un réel  besoin de m’exprimer sur des sujets dont on ne parlait pas aux adultes. A ce moment là, mes poèmes m’ont permis à travers des codes et figures de style, à écrire des textes qui ne pouvaient être réellement compris que par moi. Au moins si quelqu’un tombait sur mon journal de poèmes, il/elle ne pourrait pas savoir exactement de quoi je parlais.

Quelques années plus tard, grâce à mes premiers blogs qui me servaient d’exutoires, alors étudiante à l’ISM de Dakar, je décroche un stage en rédaction pour un magazine culturel. Voilà mon entrée dans la vie professionnelle en tant que rédactrice. J’ai donc écrit en suivant différentes lignes éditoriales par la suite. Le client est roi, et, ma plume à son service. De la pêche à l’automobile aux défilés de mode en passant par les revues de livres ou de films, chaque expérience m’a aidé à dépasser mes limites.

Dans un cadre plus personnel, écrire m’a également permis d’extérioriser de façon posée, différentes étapes de ma vie. Des moments de joie en passant par toutes les difficultés de la vie d’adultes, j’ai trouvé plusieurs fois la paix intérieure en posant mes mots sur du papier ou un document Word. Cette quête d’apaisement lorsque je suis devenue mère m’a été vitale et est aussi à l’origine du projet Les Maters. Sur cette plateforme collaborative créée par mon amie Armelle Nyobe et moi, l’écriture permet à des femmes ayant eu cette éducation comme la mienne, où le silence était de rigueur, de s’exprimer sur leur rapport à la maternité et parentalité. En somme une écriture presque thérapeutique.

Avec la magie d’Internet j’ai aussi découvert le travail des auteures telles que Alex Elle, Upile Chisala, Rupi Kaur ou encore tout récemment le beau compte Oh my flow.

Des bouffées d’air pour mon cerveau et mon coeur. Entre affirmations, estime de soi, sororité, ces amoureuses des mots m’ont conquises principalement par leur douceur. Elles affirment ne pas avoir la science infuse, être en perpétuel apprentissage, être parfois dans la réussite, parfois dans l’échec. Je me reconnais en elle. Cette fragilité qui est aussi une force. Elles ont trouvé dans les mots, comment exprimer leurs bonheurs et leurs maux, sans agressivité, sans insulte, sans faire de l’ombre à qui que ce soit. Et le plus de leur travail, notamment celui d’Alex Elle et de Oh my flow, est d’encourager les femmes à écrire, à trouver leur exutoire… 

Il faut parfois un long chemin pour trouver ce qui nous aide à aller mieux, ce qui nous aide à nous comprendre (nous même) et nous faire avancer. Lorsque vous voyez des personnes qui extériorisent ce qu’elles ressentent à travers l’art, le sport, la musique, la cuisine, ou d’autres activités, ne les freinez pas. Ne confisquez pas les journaux intimes de vos enfants, ne jetez pas les dessins ou les notes de musiques des plus jeunes qui vous entourent. Quand vous voyez des personnes qui passent le weekend à jouer aux jeux vidéo (dixit mon ami Olivier Madiba), c’est peut être là qu’elles ont trouvé leur exutoire. Tant que ce n’est pas nocif, encourageons notre entourage à trouver son exutoire. 

Chouchou Mpacko, une diplomate digitale dont j’admire le travail, avait dans une de ses stories sur instagram, posé cette question : « où allez vous quand vous avez besoin de trouver la paix intérieure ou que faites vous ? » J’ai beaucoup aimé la diversité des réponses qu’elle a bien voulu partager. Cela passait de la danse, au cinéma ou encore du sport à l’écriture. 

L’écriture ne convient pas forcément à tout le monde. Tout ce que je souhaite, à vous qui lirez ces lignes, c’est de trouver votre exutoire, trouvez votre moyen d’exprimer ce qui bouillonne en vous. Et si c’est en parlant à quelqu’un (thérapeute), n’hésitez pas à le faire. Vous en valez vraiment la peine. Vous valez la peine de vous connaitre, d’exprimer ce que vous ressentez et de trouver votre voie. 

T.

-Playlist-

Pit Baccardi – Le poids des maux 

Jango Jack – Trop de démêlés

Corneille – Sans rancune 

Auteur : Téclaire

Passionnée d'écriture, de conversations autour des femmes, de projets créatifs et de podcasts, j’ai porté plusieurs casquettes autour de ces thématiques. Après une enfance au Cameroun, une décennie au Sénégal, je vis avec ma petite famille, depuis 5 ans déjà au Canada.

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